Première édition de l’observatoire de la mutualité

Le 1er décembre dernier, la Mutualité Française lançait le site internet placedelasante.fr pour interpeller les candidats aux élections présidentielles et législatives de 2017 sur les questions de santé et de protection sociale. La FNMF souhaite aller plus loin pour poursuivre le débat public sur l’avenir de la protection sociale, en lançant un observatoire.

Selon le Président de la Mutualité Française, Thierry Beaudet, Place de la Santé – L’Observatoire « est un document clair, synthétique exposant deux visions de la santé des Français : le ressenti et les faits, et ainsi comparer le chiffre à l’opinion, l’objectif au subjectif, le macro au micro, le prix réel de la santé à l’accès perçu aux soins. »

A retenir sur la santé

Au niveau européen, les Français sont en bonne santé avec néanmoins un écart important entre l’espérance de vie des femmes (85,5 ans) et celle des hommes (79,2 ans).

Des disparités de reste à charge selon les départements

La première édition de Place de la santé – L’Observatoire a orienté ces recherches sur la question du reste à charge. Selon les résultats d’une enquête d’opinion les Français estiment avoir des difficultés concernant leur reste à charge représentant ainsi un point économique sensible. Néanmoins, le reste à charge en France est le plus faible d’Europe représentant ainsi 247€ en moyenne par an pour chaque assuré social.  On doit ce bon résultat aux niveaux de remboursement de l’assurance maladie et des organismes de complémentaire santé.

Cependant, la part qui reste à charge de l’assuré est très variable selon les soins. En effet, elle reste ainsi à hauteur de 24% pour l’optique, 23% pour le dentaire et 56% pour l’audioprothèse. Les Français ont une forte attente envers l’exécutif en se montrant assez pessimistes vis-à-vis de l’évolution du reste à charge (56% ne sont pas confiants concernant l’avenir du système de santé). Ainsi, selon les dires des Français, la réduction du reste à charge doit devenir l’une des priorités du gouvernement.

La santé et les disparités géographiques : la Bretagne bien classée

Alors qu’Emmanuel Macron poursuit son objectif d’un reste à charge proche de  zéro en optique, dentaire et audioprothèse. Les lunettes et les soins dentaires sont régulièrement remis en cause en ce qui concerne le reste à charge. En moyenne en 2016, le prix d’une paire de lunettes en France est de 437€ . 82% des Français estiment que les régions ont des traitements différents en termes de santé, cela est confirmé par la présence de fortes disparités selon les départements. Par exemple, en Bretagne, les Côtes-d’Armor sont les mieux lotis avec un prix moyen d’une paire de lunettes compris entre 271€ et 424€. Tandis qu’en région Parisienne le prix varie de 454€ à 513€, soit le prix le plus élevé en France.

En termes d’accessibilité aux soins, la Bretagne n’est pas en reste avec un nombre d’opticiens-lunetiers assez satisfaisant compris entre 53,4 à 110,1 professionnels pour 100 000 habitants. Les patients disposent également d’une offre acceptable du côté des chirurgiens-dentistes (55,1 – 65,2 chirurgiens-dentistes) et des audioprothésistes (4,7 – 5,7 audioprothésistes).

Une répartition inégale sur le territoire des médecins pratiquant des tarifs maitrisés

L’observatoire révèle des disparités d’accès aux professionnels selon les régions. La répartition des médecins pratiquant des tarifs maitrisés est inégale, ce qui peut avoir des répercussions sur le montant du reste à charge. En Bretagne, la part des médecins libéraux spécialistes pratiquant des tarifs maîtrisés est comprise entre 80% et 97%, permettant ainsi aux bretons de disposer d’une plus grande offre de soins spécialisés à tarifs maîtrisés.

L’opinion des Français sur le système de santé reste plutôt positive sur son fonctionnement même si il n’est pas exempt de défauts, ils estiment toutefois qu’il s’est dégradé au cours des 5 dernières années. La lutte contre les déserts médicaux et la réduction du reste à charge sont les deux sujets importants à traiter par le gouvernement.