Frères et sœurs : oubliés de la psychiatrie ?

« Dans la construction psychologique d’un individu, l’influence de la fratrie est bien plus grande que celle des parents » nous apprend Nicole Prieur, philosophe et psychothérapeute familiale. Pourtant, aujourd’hui, très peu d’études scientifiques portent sur l’importance des relations entre frères et sœurs et son impact sur le développement et la construction des individus. Un sujet peu abordé qui mérite pourtant une attention particulière.

Relations fraternelles et construction sociale

De toutes les recherches scientifiques réalisées sur les relations entre frères et sœurs, c’est souvent sous l’angle de la rivalité que celles-ci sont examinées. Si celle-ci peut paraître néfaste à première vue, on sait aujourd’hui que c’est en se comparant, et en exprimant de la jalousie pour son frère ou sa sœur qu’un individu apprend, se différencie et devient lui-même. Cet exemple prouve que les relations entretenues avec nos frères et sœurs jouent en très grand partie dans la construction des adultes que nous devenons.

Selon la psychanalyste Marie-Laure Colonna, « nous visons dans nos rapports sociaux des projections inconscientes de ce que nous avons connu dans nos fratries ». Les relations entre frères et sœurs jouent en fait un rôle capital dans les rapports que nous entretenons avec les autres. Il serait même possible que nous aurions un style relationnel différent selon le fait que nous sommes l’aîné, le cadet ou le benjamin. Les relations entretenues avec nos frères et sœurs nous aident, depuis l’enfance, à trouver une place au milieu d’un groupe, à s’ouvrir au monde extérieur, et à échanger avec des codes sociaux communs.

L’impact des relations néfastes sur le développement personnel

Si chaque fratrie a sa propre histoire, les relations entre frères et sœurs dépendent bien souvent du climat familial dans lequel ils grandissent, et en particulier de l’attitude de leur mère. Une attitude positive ou négative de celle-ci à l’égard de celle de ses enfants peut définir la relation des frères et sœurs entre eux et donc par conséquent, jouer sur la construction de leur personnalité.

On en conclue alors une chose : si des relations fraternelles saines, basées sur la bienveillance et la recherche d’un égalitarisme entraîne un développement personnel positif, on sait aussi que dans le cas contraire, des liens conflictuels avec les membres de sa fratrie peuvent s’avérer particulièrement destructeurs pour les personnes concernées.

Comprendre pour mieux faire face

Le collectif MISACO de Pontivy, Locminé et Guémené-sur-Scorff a souhaité organiser un temps spécifique sur la place de la fratrie en santé mentale. Hélène DAVTIAN, Docteur en Psychologie et Dr ZEROUG VIAL, Psychiatre au CH Le Vinatier à Lyon ont travaillé sur le sujet et interviendront alors le 19 décembre prochain à l’IFSI de PONTIVY pour en parler.

 

Hélène DAVTIAN interviendra sur la construction de la relation fraternelle et ce que peut cela peut créer, lorsque la psychose apparaît dans la famille.

Dr Halima ZEROUG VIAL, présentera à son tour la place de la fratrie, les relations fraternelles qui sont traversées par des émotions intenses telles que l’amour, la haine, la jalousie… ou encore les retentissements sur leur santé, la peur de la transmission, etc.

 

Cette journée se décomposera en deux temps :

 

  • Un après-midi pour les professionnels, futurs professionnels, élus et bénévoles, de 13h45 à 16h30

Cet après-midi est gratuit mais sur inscription à l’adresse suivante : misaco@bretagne.mutualite.fr

 

  • Une soirée pour le grand public, de 20h à 22h

Entrée libre et gratuite.

Pour plus d’infos , rendez-vous ici !