Pour la Mutualité Française, l’amendement du gouvernement adopté hier par la commission des affaires sociales de l’Assemblée Nationale, met en péril le tiers payant.
Au lieu de conforter les initiatives prises par les organismes complémentaires pour mettre place un dispositif simple et assurant une garantie de paiement aux médecins, le gouvernement a voulu inscrire dans la loi un dispositif complexe qui nie les réalités économiques et les contraintes techniques de la dispense d’avance de frais.
Ignorer que le tiers payant requiert un engagement des organismes complémentaires pour assumer leur responsabilité économique est une erreur. Transférer l’ensemble de la responsabilité du dispositif à l’assurance maladie est à la fois dangereux et irréaliste et remet en cause le tiers payant existant avec plus de 100 000 professionnels de santé.
L’IGAS, dans un rapport qui fait autorité sur le tiers payant, avait rappelé, l’an dernier, la nécessité de respecter la réalité du co-financement des dépenses de santé.
Depuis plusieurs mois, l’ensemble des complémentaires santé a élaboré une solution qui répond aux objectifs affichés par le gouvernement, aux demandes concrètes des médecins et aux attentes des patients. Le gouvernement semble ignorer ces travaux.
S’il paraît prêt à des concessions importantes en espérant un ralliement de dernière minute des médecins, il oublie que le tiers payant ne pourra pas se faire sans les complémentaires.
Pour Etienne Caniard, président de la Mutualité Française, l’effet d’un tel choix est de mettre en échec cette réforme pourtant nécessaire pour l’accès aux soins et plébiscitée par les Français.