Illustration de Jop du collectif d'artistes "La Vilaine". Retrouvez le collectif sur sa page Facebook @lavilaineasso ou sur son site internet https://lavilaine-edition.com/
« J’aide, tu aides, il aide, nous aidons, vous aidez, ils aident ». Nous nous trouvons tous un jour ou l’autre dans une situation d’aidant ou aidé au cours de notre vie. Aidant = aimant, aidé = aimé : ces principes de solidarité d’aider son proche, enfant, parent, conjoint voire ami, nous viennent naturellement quand il est en difficulté. C’est la durée de l’aide qui va déterminer le statut d’aidant. En France, on dénombrait plus de 11 millions d’aidants familiaux en 2018.
Les aidants apportent une aide régulière et bénévole à un proche malade dépendant ou en situation de handicap. La loi reconnaît, depuis 2016, le rôle des aidants et est venue apporter sa définition de l’aidant familial comme étant “une personne non professionnelle qui appartient ou non à la famille de l’aidé et vient en aide de manière régulière à une personne dépendante de son entourage, pour les activités de la vie quotidienne”. En France, le nombre des aidants devrait progresser avec le vieillissement progressif de la population française et l’augmentation des personnes âgées de plus de 85 ans, d’autant que la plupart souhaitent vieillir à leur domicile. L’aide apportée prend de multiples formes et requiert l’apprentissage de nombreuses compétences (administratives, techniques, psychologiques…). Elle mobilise beaucoup de temps (plus de 20h par semaine dans un quart des cas), souvent au détriment de la vie personnelle, professionnelle voire de l’état de santé des aidants. Leur rôle majeur dans le maintien de l’autonomie des personnes âgées ou en situation de handicap est de plus en plus reconnu.
A cet effort de solidarité envers ces proches, nous devons aider et nous aider par un effort de solidarité nationale dans divers domaines en offrant des solutions pour soulager la charge de ces aidants.
Rompre l’isolement
La plupart des proches aidants ne connaissent ni leurs droits, ni les aides dont ils peuvent bénéficier. Beaucoup d’entre eux ignorent qu’ils le sont ou ne se reconnaissent pas comme aidant. Ainsi, ils prennent donc à leur charge les dépenses liées à la perte d’autonomie de leur proche. Il faut donc rompre cet isolement en informant sur les droits, les aides et les ressources proches des personnes en créant un guichet unique pour la perte d’autonome (dépendance et handicap) pour coordonner l’ensemble des aides et besoins des personnes et aidants.
Donner des nouveaux droits sociaux
Les pouvoirs publics ont mis en place plusieurs aides financières et des droits à des congés. Plusieurs congés existent pour soulager les aidants qui travaillent et leur permettre de passer du temps près de leur proche. Ces congés sont peu ou mal connus. Souvent, les personnes préfèrent taire leur situation d’aidant de peur qu’elle nuise à leur parcours professionnel. La création d’un véritable statut d’aidant permettra aux aidants de concilier vie personnelle et vie professionnelle.
Agir pour la santé des proches aidants
Il faut comprendre les risques qui pèsent sur la santé des proches aidants et mettre en place un accompagnement et une attention particulière par les professionnels de santé.
Diversifier les solutions de répit
Il faut proposer des offres de répit variées pour les aidants : accueil de jour, accueil temporaire ou intermittent, et innover dans les solutions de répit à proximité ou à domicile.
Epauler les jeunes aidants
Un jeune aidant est un jeune de moins de 18 ans qui apporte une aide significative régulière à un membre de sa famille ou de son foyer. Entre 18 et 25 ans, on parle de jeune adulte aidant. Il faut sensibiliser les personnels de l’enseignement à la situation du jeune aidant, accompagner leur scolarité, leur santé et offrir des solutions de répit et de lien social.
Aidons les aidants
La Mutualité Française développe des propositions en faveur de ce public et a demandé cet effort de solidarité nationale dans le cadre de la concertation Grand âge et autonomie (loi repoussée) et lors du Ségur de la santé. Plus globalement, la Mutualité Française souhaite :
- Valoriser le rôle des aidants en s’appuyant sur les contrats de protection sociale complémentaire pour offrir aux aidants une assurance du risque de perte de revenus et d’autres aides financières, ainsi que des services tels que le soutien psychologique, l’information et l’assistance ;
- Instaurer un partenariat entre les professionnels de la prise en charge des seniors et les aidants, afin d’associer l’aidant dès le début de la prise en charge de l’aidé et prévenir l’isolement social de l’aidant ;
- Mettre en place des communautés virtuelles des aidants et des bénévoles ;
- Développer et organiser une « offre de répit » dans le cadre de ses services de soins et d’accompagnement mutualistes. Ces offres existent dans notre région.
La Mutualité Française propose des actions de prévention dont l’action « Prenons soin de ceux qui aident » et de nombreuses mutuelles adhérentes offrent des solutions dans leurs contrats santé ou prévoyance pour soutenir les aidants de diverses manières. Cela peut aller de l’information à la formation des aidants, en passant par l’écoute psychologique, l’assistance dans les démarches à effectuer, des aides financières, voire des solutions de répit.
Notre engagement est donc un devoir de solidarité envers les personnes les plus fragiles, leurs proches et leur qualité de vie. « J’aiderai, tu aideras, il aidera, nous aiderons, vous aiderez, ils aideront ».
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