Les Maisons Sport Santé : quand l’« aller-vers » devient la règle

Qu’est-ce qu’une Maison Sport Santé ?

SJ : Les Maisons Sport Santé (MSS) viennent de la volonté du Ministère des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques ainsi que du Ministère de la Santé et des Solidarités d’essayer de répondre aux problématiques de sédentarité qui impactent la santé des Français. Les premières ont été labellisées en 2019. La MSS est une interface entre les différents secteurs existants : médical, social et sportif. Elle est facilitatrice de réseau, elle fait en sorte que les personnes aient les bons interlocuteurs dans leur parcours.

Pour cela, elle informe, oriente et sensibilise la population et les professionnels de santé sur l’intérêt de la pratique d’une activité physique régulière. Elle reçoit les personnes, propose des bilans individuels, un diagnostic est posé pour voir où elles en sont au niveau de leur capacité physique, leur niveau de motivation et le rapport qu’elles peuvent avoir avec l’activité physique.

CZ : Une proposition est ensuite faite pour un accompagnement éducatif et motivationnel au changement de comportement, puis une orientation est proposée vers l’offre et les lieux de pratique à proximité.

Pourquoi est-ce important pour vous d’aller vers les populations ?

SJ : Il s’agit de lever le frein de la mobilité, être au plus près des personnes, faire en sorte que l’accès à ce type de prestation ne nécessite pas un trop long trajet par exemple.

CZ : Nous prenons en charge des personnes qui sont éloignées de la pratique et qui n’ont pas d’appétence pour l’activité physique. On leur demande de le faire pour leur santé mais ce n’est pas intégré dans leur habitude. Le fait d’aller les chercher, les accompagner, les suivre sur le long terme … cela va faciliter le changement de comportement. En effet, si le parcours est difficilement accessible : horaire, peu de transports, distance, manque d’encadrement … Cela va créer des barrières qui peuvent être insurmontables.

Comment le faites-vous ?

SJ : Notre MSS est itinérante sur les agglomérations de Vannes et Auray, avec un potentiel de 58 communes. À ce jour, 6 ont adhéré à notre dispositif. Au début, nous proposions une permanence mensuelle par commune mais ce n’était pas satisfaisant. Nous ne parvenions pas à toucher le public par ce biais. Nous proposons depuis septembre des conférences interactives avec présentation des Maisons Sport Santé en soirée et nous continuons de nous déplacer à domicile pour effectuer les bilans individuels.

Notre MSS est récente et nous avons encore un gros travail de communication et de sensibilisation à faire auprès des professionnels de santé pour qu’ils sensibilisent les habitants à leur tour.

CZ : Au début, nous avons fait du porte à porte pour sensibiliser les professionnels de santé, c’était chronophage et peu opérationnel. Aujourd’hui nous nous appuyons sur les réseaux de professionnels comme les CPTS (Communautés Professionnelles Territoriales de Santé) qui relaient l’information vers les professionnels de santé qu’elles accompagnent. Cela peut se faire par des mails mais également par d’autres biais comme des conférences en soirée. Des opportunités de communication sont également parfois offertes comme lors d’un séminaire régional de médecine du sport où nous avons pu présenter les MSS et leur intérêt.

Nous travaillons beaucoup aussi avec les chargés de mission des Contrats Locaux de Santé qui peuvent ouvrir des portes auprès des communes et sont un relais intéressant auprès des populations.

Quels professionnels de santé ou structures de santé vont pouvoir repérer les fragilités et vous les faire remonter ?

SJ : Les médecins généralistes bien sûr mais pas que, nous pouvons compter aussi sur les kinés, les infirmier(ère)s asalées, les établissements de santé, le réseau professionnel et personnel… Les différents parcours d’Éducation Thérapeutique du Patient (ETP) sont également des réseaux essentiels pour toucher des personnes pour lesquelles l’activité physique pourrait avoir un impact positif sur la maladie ou la rémission mais qui ont besoin d’un cadre protecteur et bienveillant pour le faire.

CZ : Au-delà des professionnels de santé, d’autres relais sérieux participent grandement à toucher les populations fragilisées : les Centres Communaux d’Action Sociale (CCAS), les travailleurs sociaux, les élus …

Pour finir, d’autres initiatives émergent comme par exemple l’idée de la Mairie de Perros-Guirec de faire du lien avec les associations culturelles. Nous sommes en plein dans l’« aller-vers », nous allons à la rencontre des personnes dans les lieux où elles vivent, qu’elles fréquentent …

Quel retour avez-vous des populations / participants ?

SJ : Pour le moment, satisfaction d’avoir un service de proximité adapté.

CZ : On retrouve également la satisfaction des collectivités territoriales d’accueillir ce dispositif sur leur territoire. Elles cherchent à le promouvoir que ce soit via leur site internet, leur bulletin communal ou encore  leur livret recensant l’activité sportive du territoire comme a pu le faire la ville de Lannion en dernière page de son livret.

Conclusion : Des Maisons Sport Santé existent sur chacun des départements bretons. Vous aussi, participez à ce réseau partenarial promoteur de l’activité physique comme ayant un impact positif et durable sur la santé !