Les professionnels du secteur privé non lucratif se mobilisent pour alerter sur la dégradation des conditions des métiers du soin et de l’accompagnement. Des rassemblements auront lieu sur tout le territoire.
Dans toute la France, de nombreux professionnels du secteur non lucratif travaillant en établissements sanitaires, hôpitaux, soins de suite, crèches, psychiatrie, services d’hospitalisation à domicile, dans des établissements et services de protection de l’enfance, pour personnes âgées, en situation de handicap ou de précarité se mobilisent pour alerter sur la crise que traversent les métiers de l’humain et sur les enjeux « du prendre soin ». Les revendications portent sur la reconnaissance des métiers du soin et de l’accompagnement :
- Assurer un traitement équitable entre le secteur public et le secteur privé non lucratif, notamment en termes de tarification des activités sanitaires et mise en œuvre des différents « Ségur »
- L’extension du Ségur à tous les métiers quelle que soit la structure
- La compensation de la perte du pouvoir d’achat due à l’inflation pour les salariés
Les 8 fédérations rassemblées pour cette mobilisation demandent aussi aux pouvoirs publics un plan ambitieux pour la santé, le social, le médico-social, l’autonomie et le handicap, abordant simultanément les questions de financement, de structuration et de gouvernance de l’offre de soin et d’accompagnement, ainsi que de formation du personnel pour assurer la viabilité de ce secteur.
Ces professionnels, des femmes pour beaucoup, qui font des fragilités humaines leur métier, vivent une crise profonde depuis plusieurs années. Le niveau de leurs rémunérations ne correspond en rien à l’utilité sociale de leurs métiers. Mais la dégradation de l’attractivité des métiers de l’humain est également le fait d’un défaut de reconnaissance et d’une perte de sens qui détournent ces professionnels de leur vocation d’origine.
La pénurie de personnels qui en est la conséquence a un impact très lourd pour les personnes soignées et accompagnées dans les établissements et services comme pour leurs familles. Actuellement, en France, 50 000 postes sont à pourvoir dans les établissements et services du secteur social, médico-social et sanitaire privé non lucratif. Si ces besoins ne sont pas nouveaux, ils tendent à s’amplifier, avec près de 150 000 postes à pourvoir d’ici 2025, soit près d’un quart des emplois du secteur.
Le secteur privé non lucratif représente près de 1,2 million de professionnels dans les champs sociaux, médico-sociaux et sanitaires (source INSEE, économie sociale, 2018) œuvrant au sein d‘établissements, de services ou à domicile, aux activités essentielles à la vie des Français et pleinement acteurs de l’intérêt général. Il offre des services partout en France de façon désintéressée pour le bien commun, pour une société solidaire et pour une approche globale des enjeux de santé et d’accompagnement.
Le secteur social et médico-social associatif représente 70 corps de métiers différents, près de 600 000 salariés. Il a connu une augmentation de ses effectifs de près de 12 % en 5 ans et 3,4 % de croissance annuelle de l’emploi sur la dernière décennie. En parallèle, le nombre de candidats dans les écoles qui forment aux métiers du soin et du travail social est en baisse depuis plus de 10 ans (- 39 % entre 2010 et 2017), nécessitant d’élargir les cibles potentielles de candidats et les accompagner dans des parcours de formation.
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