Alors que la santé mentale des Français s’est dégradée avec la crise sanitaire, le dernier Observatoire de la Mutualité Française est consacré au « parent pauvre » des politiques de santé publique.
Il dresse un état des lieux de la prise en charge de la santé mentale, et décrypte les perceptions et représentations des citoyens et professionnels de santé à ce sujet.
Trois axes sont notamment analysés : la prévention, l’offre de soins et les restes à charge.
Accès aux soins : l’Ille-et-Vilaine, un département plutôt attractif pour les professionnels.
Même si la France compte un nombre de psychiatres par habitant parmi les plus élevés d’Europe, leur répartition est très inégale sur le territoire. Et qu’il s’agisse des professionnels de santé ou des établissements, l’Ille-et-Vilaine obtient des résultats proches ou au-dessus des chiffres nationaux[1].
- Au 1er janvier 2020, le département compte 22 psychiatres pour 100 000 habitants, soit 4% de moins qu’en moyenne en France, et seuls 40% de ces professionnels ont 55 ans et plus (8 points de moins que le taux national). Le département est ainsi le mieux placé en Bretagne. En revanche, seuls 74% d’entre eux exercent en secteur 1. Même si ce chiffre est meilleur que le taux national (62% en France), l’Ille-et-Vilaine reste le département breton où on observe le plus de dépassements d’honoraires.
- Le nombre de lits et places en établissements psychiatriques (158 pour 100 000 Bretilliens en 2018) est supérieur de 15% au niveau national. Ce taux est cependant inférieur à la moyenne régionale (171 pour 100 000 habitants).
- Avec 125 psychologues pour 100 000 habitants au 1er janvier 2020, l’offre est près de 15% supérieure au pourcentage national. L’Ille-et-Vilaine est ainsi le département breton le mieux doté, et le seul à dépasser la moyenne nationale.
- Au 1er janvier 2020, on compte 5 pédopsychiatres pour 100 000 enfants de 0 à 14 ans, soit le même taux que pour la France entière. L’Ille-et-Vilaine se situe dans le haut du classement breton.
- Concernant les centres médico-psychologiques, on en dénombre en 5 pour 100 000 habitants, ce qui correspond aux moyennes nationale et régionale.
- 92 psychologues pour 100 000 habitants au 1er janvier 2020, l’offre est près de 20% inférieure au pourcentage national. On dénombre également 3 pédopsychiatres pour 100 000 enfants de 0 à 14 ans, soit 40% de moins que pour la France entière.
[1] Statistiques annuelles des établissements ; Drees-RPPS ; Insee /Traitements FNMF
Prévention : l’Ille-et-Vilaine, le département breton le moins impacté par les tentatives de suicide(2) .
En France, 23 suicides par jour sont dénombrés chaque année[3], et ce chiffre est l’un des plus élevés des pays européens de développement comparable[4].
Les hospitalisations pour tentative de suicide concernent particulièrement les 12-18 ans et les plus de 65 ans, et on observe, pour l’Ille-et-Vilaine, des taux proches des moyennes nationales, et inférieurs aux chiffres bretons[5].
- Pour 10 000 habitants de 12-18 ans en 2015, 16,3 jeunes sont hospitalisés pour tentative de suicide. Ce taux est de 16,1 au niveau national, et de 18,5 pour la Bretagne. L’Ille-Et-Vilaine est le département où le taux est le plus bas en Bretagne.
- Pour les personnes de 65 ans et plus, les hospitalisations pour tentative de suicide concernent 6 personnes sur 10 000, soit un taux de 0,6 point supérieur au niveau national.
[2] https://www.infosuicide.org/reperes/epidemiologie/epidemiologie-france-tentatives-de-suicide/
[3] Observatoire national du suicide, juin 2020
[4] Eurostat, repris par OCDE 2020
[5] Atlas de la santé mentale, Irdes 2020