Alors que la santé mentale des Français s’est dégradée avec la crise sanitaire, le dernier Observatoire de la Mutualité Française est consacré au « parent pauvre » des politiques de santé publique.
Il dresse un état des lieux de la prise en charge de la santé mentale, et décrypte les perceptions et représentations des citoyens et professionnels de santé à ce sujet.
Trois axes sont notamment analysés : la prévention, l’offre de soins et les restes à charge.
Accès aux soins : le Morbihan, des chiffres contrastés selon l’offre.
Même si la France compte un nombre de psychiatres par habitant parmi les plus élevés d’Europe, leur répartition est très inégale sur le territoire. Et qu’il s’agisse des professionnels de santé ou des établissements, le Morbihan obtient des résultats mitigés selon les secteurs[1].
- Au 1er janvier 2020, le département compte 16 psychiatres pour 100 000 habitants, soit 30% de moins qu’en moyenne en France, mais 46% de ces professionnels ont 55 ans et plus (2,5 points de moins que le taux national). En revanche, 87% d’entre eux exercent en secteur 1. Ce chiffre est meilleur que le taux national (62%), et place le Morbihan parmi les départements bretons où on observe le moins de dépassements d’honoraires.
- Le nombre de lits et places en établissements psychiatriques (201 pour 100 000 Morbihannais en 2018) est supérieur de 47% au niveau national. Ce chiffre place le département en tête des départements bretons.
- En revanche, avec 83 psychologues pour 100 000 habitants au 1er janvier 2020, le Morbihan est le département breton le moins bien doté, avec un taux inférieur de près de 25% par rapport au national.
- Autre point critique, la densité de pédopsychiatres au 1er janvier 2020, puisqu’elle est de 0 pour 100 000 enfants de 0 à 14 ans.
- Le département reste cependant bien doté en centres médico-psychologiques: on en dénombre en effet 6 pour 100 000 habitants, soit 20% de plus que la moyenne nationale.
[1] Statistiques annuelles des établissements ; Drees-RPPS ; Insee /Traitements FNMF
Prévention : le Morbihan, un département breton impacté par les tentatives de suicide(2) .
En France, 23 suicides par jour sont dénombrés chaque année[3], et ce chiffre est l’un des plus élevés des pays européens de développement comparable[4].
Les hospitalisations pour tentative de suicide concernent particulièrement les 12-18 ans et les plus de 65 ans, et le Morbihan ne fait pas exception, même si les taux figurent parmi les plus bas en Bretagne[5].
- Pour 10 000 habitants de 12-18 ans en 2015, 18,2 jeunes sont hospitalisés pour tentative de suicide. Ce taux est de 16,1 au niveau national, et de 18,5 pour la Bretagne. Avec l’Ille-et-Vilaine, le Morbihan est le second département breton où le taux est le plus bas.
- Pour les personnes de 65 ans et plus, les hospitalisations pour tentative de suicide concernent 6,1 personnes sur 10 000, soit un taux de 0,7 point supérieur au niveau national.
[2] https://www.infosuicide.org/reperes/epidemiologie/epidemiologie-france-tentatives-de-suicide/
[3] Observatoire national du suicide, juin 2020
[4] Eurostat, repris par OCDE 2020
[5] Atlas de la santé mentale, Irdes 2020