L’Observatoire/Place de la santé : La santé mentale en France – Focus sur le Finistère

Alors que la santé mentale des Français s’est dégradée avec la crise sanitaire, le dernier Observatoire de la Mutualité Française est consacré au « parent pauvre » des politiques de santé publique.
Il dresse un état des lieux de la prise en charge de la santé mentale, et décrypte les perceptions et représentations des citoyens et professionnels de santé à ce sujet.
Trois axes sont notamment analysés : la prévention, l’offre de soins et les restes à charge.

Accès aux soins : Le Finistère, un département plutôt bien loti.

Même si la France compte un nombre de psychiatres par habitant parmi les plus élevés d’Europe, leur répartition est très inégale sur le territoire. Et qu’il s’agisse des professionnels de santé ou des établissements, le Finistère obtient des résultats proches ou au-dessus des chiffres nationaux[1].

  • Au 1er janvier 2020, le département compte 21 psychiatres pour 100 000 habitants, soit 9% de moins qu’en moyenne en France. Seuls 40% de ces professionnels ont 55 ans et plus (8,4 points de moins que le taux national), et 89% d’entre eux exercent en secteur 1, soit sans dépassement d’honoraires (62% en France). Ces chiffres placent le département parmi les mieux dotés en Bretagne.
  • Le nombre de lits et places en établissements psychiatriques (200 pour 100 000 Finistériens en 2018) est supérieur de 46% au niveau national. Avec le Morbihan, le Finistère est de loin le mieux loti en Bretagne.
  • Avec 6 centres médico-psychologiques pour 100 000 habitants en 2018, le Finistère est là encore dans le haut du classement, avec un taux 20% supérieur au niveau national.
  • Seules ombres au tableau, les densités de psychologues et de pédopsychiatres : avec 92 psychologues pour 100 000 habitants au 1er janvier 2020, l’offre est près de 20% inférieure au pourcentage national. On dénombre également 3 pédopsychiatres pour 100 000 enfants de 0 à 14 ans, soit 40% de moins que pour la France entière.

[1] Statistiques annuelles des établissements ; Drees-RPPS ; Insee /Traitements FNMF

Prévention : le Finistère, un département breton fortement touché par les tentatives de suicide(2) .

En France, 23 suicides par jour sont dénombrés chaque année[3], et ce chiffre est l’un des plus élevés des pays européens de développement comparable[4].

Les hospitalisations pour tentative de suicide concernent particulièrement les 12-18 ans et les plus de 65 ans, et on observe des taux supérieurs aux moyennes nationales et bretonnes dans le Finistère[5].

  • Pour 10 000 Finistériens de 12-18 ans en 2015, 19 jeunes sont hospitalisés pour tentative de suicide. Ce taux est supérieur de 3 points au niveau national, et est de 18,5 pour la Bretagne.
  • Ce taux est également plus important pour les personnes de 65 ans et plus: les hospitalisations pour tentative de suicide concernent 7,5 personnes sur 10 000, soit un taux de 2,1 points supérieur au niveau national.

 

[1] Statistiques annuelles des établissements ; Drees-RPPS ; Insee /Traitements FNMF

[2] https://www.infosuicide.org/reperes/epidemiologie/epidemiologie-france-tentatives-de-suicide/

[3] Observatoire national du suicide, juin 2020

[4] Eurostat, repris par OCDE 2020

[5] Atlas de la santé mentale, Irdes 2020