Mut’info Bretagne #26

L’innovation est souvent brandie comme une vertu : elle est synonyme de changement, de transformation, et elle est sensée produire un monde meilleur^[1]. Avec le recul, il faut constater que des innovations passées ont contribué à aggraver les crises que nous connaissons actuellement en servant le projet d’une croissance sans fin. Il importe aujourd’hui de se demander si toutes les innovations que nous lançons sont bonnes pour la santé et la planète.

Les innovations portent sur des champs extrêmement variés : innovations technologiques, managériales, financières mais aussi sociales, écologiques, avec des modèles de référence parfois opposés.

Pour notre part, acteurs mutualistes, nous soutenons les innovations dès lors qu’elles répondent à un besoin avéré de nos adhérents, clients, usagers et qu’elles leur permettent d’avoir une vie plus facile. Ainsi, nous nous réjouissons que le projet sexualité et handicap du centre de Kerpape à Ploemeur ait été lauréat en octobre 2024 du Prix Avenir Recherche Innovation (PARI) remis par la Fondation de l’Avenir et la Mutualité Française. L’innovation a du sens dès lors qu’elle permet de façonner et améliorer l’avenir de la prévention et du soin à apporter à toutes les générations, dans tous les territoires de santé.

Aujourd’hui, il y a urgence à encourager ce type d’innovation promu par le secteur de l’ESS. Il faudrait même commencer par conforter ce qui est déjà entrepris par les associations, les mutuelles et les coopératives et qui est fortement menacé par les coupes sombres dans le budget du Projet de loi de finances (PLF). Cela serait une formidable innovation que de reconnaître que L’ESS répond de manière durable aux défis de notre société.

Fabienne Colas

Présidente de la Mutualité Française Bretagne

[1] Les idées exprimées en début de cet édito s’appuient sur l’ouvrage de Franck AGGERI : « L’innovation mais pour quoi faire ? Essai sur un mythe économique, social et managérial. »