Mut’Info Bretagne #2

Illustration de JOP du collectif d'artistes "La Vilaine". Retrouvez le collectif sur sa page Facebook @lavilaineasso ou sur son site internet https://lavilaine-edition.com/

En mars dernier, nous avons organisé une table ronde en partenariat avec le Conseil économique, social et environnemental régional (CESER) sur les enjeux sociétaux de la biodiversité en Bretagne. Nous étions partis du postulat qu’agir en faveur de la biodiversité est l’affaire de toutes et tous. Alors, pour quelles raisons faisons-nous le choix, un mois plus tard, de focaliser sur les femmes pour parler d’écologie dans cet édito ?

L’écologie : une affaire de femmes ?

A l’heure où Dominique Joseph, secrétaire générale de la Mutualité Française et présidente de MutElles, réseau des femmes en Mutualité, porte l’avis du Conseil économique, social et environnemental (CESE) sur la crise sanitaire et les inégalités de genre, il nous semble intéressant d’interroger l’écologie au féminin. C’est un point que nous n’avons pas traité dans notre table ronde alors même qu’elle se déroulait, fait du hasard, lors de la journée internationale des droits des femmes. Nous n’avons pas non plus questionné le nom du blog d’une de nos invitées, Ophélie Damblé, fondatrice de « Ta mère nature ».

A première vue, l’écologie serait synonyme de féminin. Les femmes adopteraient plus que les hommes un mode de vie éthique, et développeraient davantage des gestes éco-responsables. Elles auraient également une propension plus grande à prendre soin des autres mais aussi de la nature.  Des études montrent toutefois que si les femmes maîtrisent l’écologie dans la sphère privée, elles restent sous-représentées dans la sphère publique. Elles doivent alors surtout faire face à une charge environnementale, au sens où elles portent très souvent tous les petits gestes écologiques se rapportant à la vie domestique. Cela révèle en fait une construction sociale basée sur une inégale répartition des rôles entre hommes et femmes.

On peut s’arrêter un instant sur l’écoféminisme qui tend à refaire surface aujourd’hui. Ce courant philosophique, éthique et politique, né dans les années 70 de la conjonction des pensées féministes et écologistes, remet en cause le système dominateur dans son ensemble. Selon lui, l’écologie nécessiterait de repenser les relations entre les genres en même temps qu’entre les humains et la nature. Il souhaite ainsi transformer la structure de la société pour construire à la place un système plus coopératif, circulaire et démocratique.

Alors l’écologie, une affaire de femmes ? C’est peut-être l’affaire des femmes si celles-ci peuvent apporter une plus-value et être des actrices privilégiées du changement. Mais ce n’est pas seulement l’affaire des femmes s’il s’agit de soutenir l’égalité femmes-hommes et de lutter contre les stéréotypes de genre. C’est plus sûrement l’affaire d’hommes et de femmes désireux d’apporter des réponses aux questions sociales et environnementales. On peut citer les nombreuses organisations signataires du Pacte du pouvoir de vivre, dont la Mutualité Française, qui œuvrent en ce sens. Assurément, C’est l’affaire de la Mutualité Française qui s’inscrit dans la lutte contre toutes les formes de discriminations et entend repenser la société de demain.

Fabienne Colas,
Présidente Mutualité Française Bretagne

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Pour poursuivre la réflexion, trois articles intéressants :

L’écologie serait-elle une affaire de femmes ? par Sarah Coulet, sur France-Culture.fr

L’écoféminisme est plus radical que le féminisme. Entretien avec Jeanne Burgart Goutal, sur Reporterre.net

Les femmes dans la ville. Entretien avec Elsa Koerner pour Breizh Femmes