Illustrateur Noë Monin alias Vanoxymore du collectif La Vilaine : collectif rennais d'illustrateur.e.s et auteur.e.s BD qui publie une revue du même nom et souhaite valoriser la BD rennaise et ses talents.
Une fois n’est pas coutume, nous ne vous proposons pas une illustration dans notre newsletter mais deux ! Détrompez-vous, la raison n’est pas à chercher du côté du black Friday. Cela dit, chers lecteurs et chères lectrices, nous avons très envie de lancer un petit concours : dites-nous quel dessin vous préférez.
Allez, Génération désenchantée, Ça va aller, ça va aller ! [1]
Une fois n’est pas coutume, nous ne vous proposons pas une illustration dans notre newsletter mais deux ! Détrompez-vous, la raison n’est pas à chercher du côté du black Friday. Cela dit, chers lecteurs et chères lectrices, nous avons très envie de lancer un petit concours : dites-nous quel dessin vous préférez. Allez, faites vos jeux et tentez de gagner un grigri dédicacé par l’auteur du mois : Noë Monin alias Vanoxymore ! [2]
En règle générale, les auteur.e.s de bande-dessinée du collectif rennais « La Vilaine » nous soumettent deux croquis. Le comité de rédaction de la Mutualité Française Bretonne en retient alors un. Pour ce #10, nous avions le choix entre deux ambiances, l’une plutôt optimiste et l’autre plutôt pessimiste. Toutes deux évoquent le monde de demain porté par les jeunes d’aujourd’hui.
Nous pouvions opter pour la version anxiogène, celle de jeunes tentant farouchement de protéger une planète Terre victime de multiples agressions. C’est en fait une version très réaliste. On aime bien les paroles de la chanson de Suzane : « Y a la crise, c’est la dech’, un gros trou dans la caisse /Trop d’CO2 dans l’air, Poutine qui fait la guerre / Pandémie, tsunamis, pollution, pénuries / Attentats, sans abris, Ya Plus belle la vie. »
Il paraît alors naturel d’être un peu, beaucoup éco-anxieux. Pour rappel, l’éco-anxiété, dont témoignent de plus en plus de jeunes, n’est pas une maladie. Être éco-anxieux, c’est être lucide sur l’état de la planète, c’est être lucide dans un monde qui ne l’est pas. Ce qui augmente l’éco-anxiété, c’est alors l’indifférence. L’éco-anxiété n’appelle donc pas un traitement médical mais une réponse sociale. C’est en combattant le changement climatique que nous aiderons les jeunes à reprendre espoir. Sur ce sujet, nous vous invitons à découvrir les travaux de la pédopsychiatre et chercheure Laélia Benoit.
Cela valait donc le coup qu’on défende symboliquement cette image, ne serait-ce que pour dire aux jeunes que nous validons leurs préoccupations et que nous nous engageons sur ce terrain avec eux. A l’échelon national, nous pouvons rappeler les prises de position de la Mutualité Française pour un système de protection sociale durable. Dans le Manifeste qui accompagne la raison d’être du mouvement, la Mutualité n’envisage pas de répondre aux besoins émergents sans co-construire avec les jeunes. A notre modeste échelle, en termes d’actions, nous pouvons citer nos programmes de prévention et d’éducation à la santé « Ma maison change d’air » et « Ma fourchette change d’assiette ». Vous pouvez découvrir cette illustration à la suite de l’article sur « La prévention au service des AGORAé, un espace d’échanges et de solidarité pour les étudiants ». Cliquez
Nous avons en fait choisi de mettre en avant l’illustration plus positive, plus dynamique : une foule de jeunes entraîne un énorme ballon en forme de planète Terre dans leur course effrénée et joyeuse. Non-non, on n’a pas fumé la moquette ! Nous avons envie de défendre une image positive des jeunes. Trop souvent, dans les discours, nous développons des approches négatives de la jeunesse. Trop souvent, nous focalisons sur les pratiques déviantes des jeunes. Trop souvent, nous déclarons que les jeunes ne s’intéressent à rien et ne s’engagent pas. Or « c’est davantage un problème d’interprétation qu’une réalité » selon Patricia Loncle, professeure de sociologie à l’Ecole des hautes études en santé publique. Celle-ci précise : « il serait intéressant de promouvoir une image de la jeunesse moins négative, avec un regard moins paternaliste dans le discours public et les territoires ». Nous vous recommandons la lecture du magazine mutualiste « Mutations » #27 qui porte sur « Les nouveaux visages de la solidarité ». Il y est démontré que les jeunes s’impliquent avec une belle vitalité dans des actions concrètes qui illustrent des thématiques à fort enjeu et qui renferment un impératif de changement quasi vital tel que le climat, la lutte contre les discriminations, etc. Ils s’investissent alors en réaction à un sentiment de colère, d’injustice et d’urgence. En cela, les paroles de Suzane sonnent juste : « Habiter sur Terre c’est pas toujours la joie / J’suis souvent en colère, j’me mets dans des états. »
Les jeunes s’engagent donc. Il faut juste leur faire confiance. « Croire en la jeunesse » est le titre d’un bel édito rédigé par le président de l’association « A vos soins », Yann Bramoullé. Nous ne résistons pas à l’envie de citer un paragraphe : « Il y a de quoi espérer. Il est même nécessaire d’espérer pour trouver des solutions. Pour nous, la jeunesse est structurellement un des moteurs de solutions les plus puissants. Elle est cette génération qui arrive dans un monde perpétuellement nouveau et avec un savoir qu’aucune autre génération précédente n’avait pu accumuler. Il faut l’écouter, l’aider et lui laisser dessiner le monde de demain. Il faut que nous soyons prêts à nous laisser secouer dans nos certitudes par les plus jeunes que nous, comme nous avons aimé secouer celles de ceux qui nous précédaient… »
Finalement, c’est une bonne chose d’avoir conservé les deux illustrations. C’est une manière pour nous de signifier que la question n’est pas de savoir si les jeunes vont bien ou vont moins bien mais qu’il est important de les accompagner dans leur devenir, de favoriser leur émancipation, de leur donner les compétences nécessaires pour avoir une pensée critique et une pensée créatrice (Vive les compétences psychosociales !). Faisons un peu de teasing : l’étude du Ceser de Bretagne, sur la promotion du bien-être et la santé mentale des jeunes en Bretagne, qui est en cours de rédaction, sera, à ne pas en douter, riche en préconisations.
Fabienne Colas Présidente Mutualité Française Bretagne
Pour lire les autres articles de Mut’info Bretagne #10 : cliquez
[1] Génération désenchantée, titre d’une chanson de Suzane, album Caméo, 2022 [2] Envoyez votre réponse à communication@bretagne.mutualite.fr avec un petit mot d’explication de votre choix. Tirage au sort le 9 décembre 2022