Qu’ils soient étudiants, en recherche d’emploi ou en début de carrière, les jeunes adultes français connaissent souvent mal notre système de santé. Ils sont parfois seuls pour prendre soin d’eux et de leur santé dans ces périodes particulières. Partant de ce constat, les mutuelles ont décidé de s’engager à travers des initiatives de terrain. En voici quelques exemples.
L’action « Accès aux soins »* déployée dans les missions locales, les maisons familiales et rurales (MFR), les lycées professionnels ou auprès de jeunes en insertion professionnelle vise à faire découvrir le système de santé.
En une heure, les élus bénévoles de la mutuelle, accompagnés d’un conseiller technique, échangent avec des jeunes sur ce système de santé français. Au cours d’un atelier utilisant un photolangage qui s’inspire du monde de la santé (carte vitale, alimentation, hôpital, sport, médicaments, etc.), un dialogue se met en place. Sous la forme d’un quiz, on aborde le sujet de la protection sociale : à quoi sert la carte vitale, le numéro de sécurité sociale, qu’est-ce que le régime obligatoire…. Par quelques exemples simples, on explique en quoi la complémentaire santé permet de limiter le reste à charge, on présente le « le 100% santé » aussi. Autant de sujets que ces jeunes ne connaissent pas ou peu.
Mireille Chevalier, élue bénévole à la mutuelle : « Ce qui me plait, c’est qu’après leur avoir expliqué l’importance de connaître le système de santé, ils réagissent, comprennent les enjeux. Notre but est atteint quand ils viennent vers nous, posent des questions et demandent ce qu’il faut faire pour être en règle. Et c’est d’autant plus important pour ceux qui se destinent à diriger une entreprise, un commerce et donc à avoir des salariés. »
Une autre mutuelle propose des initiatives qui réconcilient l’accès au logement des jeunes et la lutte contre l’isolement des personnes âgées qui souhaitent rester à domicile. Les jeunes de moins de 30 ans font face à l’insuffisance de logements de courte durée (période de stage, de formation, CDD…). La Cohabitation Intergénérationnelle Solidaire (CIS) est une forme de résidence qui encourage la solidarité entre deux générations. Un jeune de moins de 30 ans (étudiant ou actif) loge chez un senior de plus de 60 ans disposant d’une chambre libre, moyennant une contrepartie financière modeste (toujours significativement inférieure au prix du marché locatif) ou gracieusement (avec éventuellement une petite participation aux charges). En échange, un peu de présence bienveillante le soir, la nuit et parfois de menus services. Dans tous les cas, le binôme senior-jeune est créé « sur mesure », selon les profils de chacun.
Ce dispositif permet de partager beaucoup plus qu’un toit. En effet, pour les retraités proposant leur logement, entretenir des échanges réguliers permet de maintenir un lien social dynamisant et sécurisant.
Régine Trefleze, élue bénévole de la mutuelle : « C’est une cohabitation solidaire innovante et une façon différente d’apporter aux adhérents des solutions auprès des deux générations. »
Autre initiative, à l’université cette fois : « A ton écoute » est un dispositif mis en place par l’Université Bretagne Sud (UBS) pour faire le lien entre les étudiants et les différents services de la vie étudiante. L’UBS forme ainsi une vingtaine d’étudiants sur différentes thématiques afin d’être les « ambassadeurs du lien social » ; ils ont pour rôle d’être des facilitateurs, des accompagnateurs et des médiateurs. Ils vont communiquer, aussi bien en présentiel qu’en distanciel, sur les réseaux sociaux notamment, sur les actions positives au sein de la faculté, de leur résidence et du campus.
Dans ce cadre, la mutuelle, aidé par la Mutualité Française Bretagne, a participé à la formation « Formation repérage de fragilité psychologique, crise suicidaire », sorte de sentinelle prévention du suicide.
Frédéric Balavoine, élu de la mutuelle : « Nous avons eu un retour très positif des étudiants formés à ce module. Je suis content qu’il ait permis aux étudiants d’avoir les outils pour pouvoir aller au-devant des autres étudiants et de pouvoir mieux appréhender la rencontre avec leurs pairs, mieux repérer les étudiants en détresse, en fragilité… Nous avons aussi mis en place des groupes de paroles avec l’aide d’une psychologue du travail pour le corps enseignant afin d’échanger sur la situation et faire face à des étudiants en difficulté. L’initiative a été saluée par les enseignants car elle répondait à leurs attentes. »
Autant d’exemples qui montrent que les mutuelles s’investissent auprès des jeunes pour parler avec eux de santé, d’accès aux soins et aux logements sous des formes très variés.
*Dans l’ordre de citation : Service « Actions solidaires » d’Harmonie Mutuelle, McDef et MGEN.