Depuis plusieurs années, les équipes des établissements mutualistes ont intégré une démarche écoresponsable dans leurs pratiques quotidiennes, au travers d’initiatives originales. Cette démarche collective fait sens dans des projets d’établissements intégrant le développement durable. Zooms sur l’EHPAD Aux Couleurs du Temps et le pôle ESAT gérés par l’Union des Services Mutualistes de Bretagne (USMB).
Si on vous disait que les déchets d’un EHPAD se retrouveront sur votre toit, sauriez-vous comment ?
Partant d’une réflexion sur le bien-être au travail, l’accueil des résidents et l’inscription de l’établissement dans son environnement, l’équipe a construit un véritable projet d’établissement éco-durable.
Depuis six ans, l’EHPAD ‘’Aux couleurs du temps’’ à Pont-Scorff (56) mène une réflexion sur la réduction et la valorisation des déchets comme, par exemple, les ordures ménagères et les protections. Ces déchets représentent en effet un volume très conséquent et donc de nombreux conteneurs poubelles. Comment réduire ce volume ? Comment valoriser les déchets produits ?
Le tri sélectif s’est alors imposé. Le recyclage du papier et, plus surprenant peut-être, celui des mégots de cigarettes ont été des axes forts de changement dans les pratiques. La démarche a été accompagnée de formation et d’explication du fonctionnement auprès des équipes et d’investissement en matériel.
Les déchets ont été réduits grâce à une presse permettant de compresser les poubelles dans un conteneur, réalisant ainsi une réduction de 50% du volume des déchets.
La prochaine étape, en réflexion, est de mettre en place un broyeur qui permettrait de transformer les protections soit en billes de cellulose, qui pourraient alors servir à l’isolation, soit en engrais naturel. « L’engrais ainsi réalisé pourrait servir aux habitants et voisins de l’établissement et créer un échange entre les résidents et la population, mettre l’établissement au cœur de la cité », s’enthousiasme la directrice de l’EHPAD, Frédérique Burban.
« Le développement durable, c’est une vraie envie d’évolution, un axe fort de développement qui a toute sa place dans les projets d’établissement », déclare Sébastien Desloges, responsable du pôle ESAT de la Mutualité. Cette démarche volontariste est appuyée par une formation auprès des responsables de sites. Celle-ci permettra de valoriser les bonnes pratiques des établissements et de développer une stratégie globale écoresponsable.
Ainsi, les pratiques des services sont de plus en plus respectueuses de l’environnement et les initiatives sont encouragées dans tous les domaines. Chaque petit geste compte !
Les ateliers de floriculture proposent maintenant dans leur gamme de produits des engrais naturels. La clientèle est ainsi encouragée à suivre ses pratiques. Pour les cultures des plants, une partie des produits phytosanitaires est remplacée par des insectes (lutte intégrée).
L’entretien des espaces verts est 100 % sans ajout phytosanitaire, et la technique du « mulching » est devenue la norme. Cela consiste à hacher l’herbe de tonte, pour la redéposer sur la pelouse et éviter de vider des bacs de ramassage ou de transporter les déchets aux points de collecte. Par ailleurs, le broyage des coupes de haies et petits élagages permet de créer du paillis sur place.
Les modes de consommation d’eau ont été questionnés et cela a permis la mise en place d’osmoseurs sur l’ensemble des sites. Les bouteilles plastiques ont pratiquement disparu au profit de pichets en verre lors des repas pris par les salariés dans les foyers. Et pour ceux qui sont sur le terrain, une gourde réutilisable leur a été proposée.
L’éclairage à LED, moins gourmand en électricité, remplace l’éclairage à ampoule incandescente. L’installation se fait au fur et à mesure.
Le développement durable s’intéresse aussi à la santé des salariés. Ainsi, le choix de matériel est dorénavant guidé non seulement par des démarches respectueuses de l’environnement mais aussi par le choix de meilleures conditions de travail. Par exemple, en espaces verts, le petit matériel utilisant une motorisation thermique est remplacé par des appareils électriques (tailles haies, souffleurs, …). Ce matériel moins lourd réduit les risques de troubles musculosquelettiques et gènère moins de bruit et de vibrations.
Autant d’exemples d’initiatives qui montrent que la dynamique pour préserver la biodiversité est en marche, prête à bousculer les pratiques puisque l’ensemble des usagers, résidents et salariés sont engagés à relever le défi.