À défaut d’une loi « grand âge » que tous les acteurs de la santé et de la solidarité attendent avec impatience, l’Assemblée nationale puis le Sénat ont adopté la proposition de loi portant mesures pour bâtir la société du Bien vieillir en France. Les sénateurs et députés doivent désormais trouver, dans les prochaines semaines, un compromis en commission mixte paritaire.
Pourquoi une loi bien vieillir ?
Le vieillissement de la population et la perte d’autonomie constituent aujourd’hui l’une des principales préoccupations des Français. En effet, la transition démographique représente un bouleversement fondamental, non seulement pour les millions de familles directement concernées mais aussi pour la société dans son ensemble.
De plus, personne ne peut tolérer que l’espérance de vie en bonne santé en France, quoiqu’en progrès, reste inférieure à la moyenne européenne, avec des écarts pouvant aller, pour les femmes, jusqu’à dix à douze ans avec un pays comme la Suède.
Une loi bien vieillir, des avancées ?
Les auteurs de cette proposition de loi ont identifié trois axes majeurs à améliorer : la prévention, la lutte contre la maltraitance, l’hébergement.
Pour la prévention, il s’agit de prévoir l’émergence d’une véritable stratégie de prévention de la perte d’autonomie tant au niveau national que territorial.
Pour la maltraitance, l’enjeu est de mieux encadrer la définition de la maltraitance ainsi que son cadre juridique pour protéger les personnes vulnérables et les majeurs protégés tant en établissement qu’à domicile.
Pour l’hébergement, la volonté est de garantir à chacun un logement ainsi que des prestations de qualité et accessibles.
Et la position de la Mutualité Française ?
La Mutualité Française partage les motivations qui ont conduit à cette proposition de loi. Des mesures sont en effet bienvenues, notamment celles portant sur le renforcement de la politique de prévention de la perte d’autonomie, de la lutte contre les maltraitances, de la promotion des droits fondamentaux et dans l’accroissement des règles de contrôle et de transparence.
Mais compte tenu des enjeux que nous connaissons, le secteur n’a pas besoin d’un catalogue de mesures. Nous avons au contraire besoin de voir se dessiner une direction politique structurante. C’est pourquoi nous appelons une nouvelle fois, à l’adoption d’une loi de programmation sur le « Grand âge », seule capable de prendre en considération les attentes fortes du secteur et de nos concitoyens.