Depuis 2016, la loi Claeys-Leonetti permet de mieux répondre à la demande d’une fin de vie digne et apaisée, par une meilleure prise en charge de la souffrance ; elle conforte également le respect des volontés des personnes.
Mais elle ne répond pas à tous les besoins, et de nombreuses personnalités ont appelé récemment à aller plus loin, en légalisant l’aide active à mourir.
Ainsi la réflexion doit se poursuivre, comme le préconise Eric Chenut, président de la Mutualité Française, dans une tribune parue dans le Journal du Dimanche (Lien vers la tribune). Il souhaite l’ouverture d’un réel débat sur le sujet de la fin de vie.
En tant que mouvement social, la Mutualité Française s’est toujours impliquée dans les débats éthiques, et reste attachée à ce que les citoyens soient libres de faire des choix éclairés dans toutes les étapes de la vie, y compris la dernière.
Depuis 2018, l’Espace fédéral d’éthique de la Mutualité Française, composé de représentants mutualistes, conduit des réflexions et émet des avis sur les questions fondamentales auxquelles est confrontée notre société.
Un des cycles de réflexions, en 2020, a porté sur la question de la fin de vie en France, qui reste encore mal appréhendée et fait l’objet de nombreux débats et de nombreuses polémiques.
L’Espace fédéral d’éthique a auditionné pendant plusieurs mois des experts et acteurs intervenant sur la problématique de la fin de vie. La méthode retenue, respectueuse et progressive, a permis de trouver des points de compromis, bien que des hésitations demeurent, pour fédérer une orientation cohérente avec la posture fédérale quant à la liberté de choix et l’égalité des droits.
La Mutualité Française, soucieuse de la liberté des individus, a placé le respect du libre choix de la personne jusqu’à sa fin de vie au cœur de son positionnement.
Ainsi, elle appelle les pouvoirs publics à :
- Développer de manière urgente l’offre de soins palliatifs pour assurer son égal accès pour tous et sur tout le territoire, à domicile comme en établissement
- Mettre en place des campagnes de promotion des directives anticipées et mieux accompagner leur rédaction, dispositifs essentiels pour respecter le libre choix de sa fin de vie, sous réserve que les directives anticipées soient opposables, et soient recensées dans un fichier public national ad hoc
- Créer un droit effectif à pouvoir choisir sa fin de vie, par l’euthanasie, en encadrant le recours pour éviter toute dérive, et garantir la clause de conscience des médecins
- Former les professionnels de santé pour leur permettre de mieux appréhender et accompagner la fin de vie des patients.
Dans sa tribune, Eric Chenut rappelle ces propositions, et souhaite un débat serein et éclairé au sein de la convention citoyenne qui vient d’être installée par le Conseil Economique, Social et Environnemental, puis au sein du Parlement.
La Mutualité Française Bretagne s’est également saisie de cette question et a organisé fin 2020 un webinaire, « La fin de vie, un débat sans fin » avec :
- Anne-Marie Colliot, cadre de santé et chargée de mission à la CARESP (cellule régionale d’animation des soins palliatifs),
- Philippe Bataille, sociologue et directeur d’études à l’EHESS (école des hautes études en sciences sociales)
- et Jean-Luc Romero-Michel, Président de l’ADMD (Association pour le droit de mourir dans la dignité).